Il y a 10 ans -
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Retour sur Devoxx France 2013
Devoxx France 2013 s’est achevé en cette veille de week-end de Pâques 2013 et on peut dire que, pour cette deuxième édition française, l’essai a été transformé. Durant trois jours, les universités, conférences et autres quickies se sont enchainés à un rythme frénétique sur des sujets aussi variés que Java, les langages alternatifs, le web, Big Data ou encore l’agilité. En effet, cette édition se voulait une ouverture du monde javaïste vers l’écosystème dont il dépend.
Cet article se veut un compendium des impressions des Xebians au terme de ces trois jours.
Programmation Fonctionnelle
La keynote d’ouverture du jeudi matin par Martin Odersky semble donner le ton de ce Devoxx : il va y avoir de la programmation fonctionnelle, beaucoup de programmation fonctionnelle. Cependant, M. Odersky se fait l’avocat d’une approche mixte objet/fonctionnel, afin de tenter de tirer le meilleur des deux mondes. Le programme ne dément pas ce ressenti, au cours de ces deux jours on entendra parler de foncteurs, de monades, de morphismes, mais surtout, et c’est le plus important, on apprendra à utiliser ces objets aux noms barbares. Et, même si Scala se tient finalement sur le haut du podium comme langage de démonstration, on entendra aussi parler de Clojure, de Java 8 et même de Typescript ! Et c’est justement en parlant de programmation fonctionnelle coté client que M. Odersky lâche une bombe au cours du B.O.F du Paris Scala User Group : un compilateur Scala vers Javascript est en cours d’écriture.
Web
Les applications et architectures Web au sens large sont un autre des axes majeurs de cette édition de Devoxx. En effet, on entendra beaucoup parler de framework Web (coté serveur et coté client), de Javascript, de CSS et d’architecture favorisant la distribution des composants sur le Web, sujet dont Habib Guergachi est un virulent avocat, comme il l’a démontré au cours de sa keynote du vendredi matin. Plusieurs API Javascript peu connue sont présentées, tel que la gamepad API permettant de communiquer avec une manette de jeu au sens large (une guitare de guitar Hero ou un tapis de danse étant des "manettes de jeu") ou encore des API Web permettant la capture et l’analyse vocale. Coté serveur, Matt Raible a mis à jour sa célèbre comparaison de framework Web et donne à l’heure acutelle toujours Grails gagnant, talonné de près par Play. Il fait malheureusement le choix de ne pas différencier les versions 1 et 2 de Play Framework.
Divers
Les langages alternatifs étaient également à l’honneur cette année puisque que nous avons eu le droit à des sessions sur Ceylon, Groovy, Scala, Fredge, Clojure et Golo. Ce qui confirme la tendance à toujours miser sur la Java Virtual Machine tout en cherchant des alternatives plus productives que Java. Comme à la session précédente, Devoxx a été l’occasion pour nous autres développeurs de nous ré-émerveiller de diodes qui clignotent voir des systèmes embarqués avec les multiples démonstrations de Raspberry Pi,de Beaglebone et autre Arduino, ces petites cartes permettant à tout bon geek de bricoler des solutions de domotique ou encore de faire tourner WebSphere 8.5 … si si c’est possible .
Les GPU et les Intel Xeon Phi ont fait parler d’eux pour le calcul distribué. Murex a par exemple fait un retour d’expérience sur une implémentation GPU/CPU de la Méthode de Monte-Carlo qui leur a permis de diminuer leur temps de calcul par un facteur 100 par rapport à un calcul pure CPU. Cette transition à été effectué en trois mois grâce à OpenCL,
Autres
Certains sujets ne touchaient pas directement notre métier de développeur, mais n’en restaient pas moins intéressants pour s’ouvrir à d’autres univers. Par exemple, la keynote d’ouverture présentée par Clarisse Herrenschmidt, concernant l’histoire des signes et de leur sens, était une présentation de sémiologie très intéressante, y compris pour un parterre de développeurs peu habitués à ce sujet. Dans la même veine, la conférence de Michaël De Smet au sujet du mécanisme de brevet logiciel européen était très enrichissante de par son objectivité sur un sujet qui est souvent, et pas complétement à tort, diabolisé.
Conclusion
Comme l’année dernière, ces trois jours très intenses intellectuellement ont été une occasion inouïe, pour nous français, de découvrir les tendances actuelles dans le monde du développement logiciel et d’en tirer des enseignements souvent applicables directement sur nos projets. Et pour les malchanceux qui n’ont pas pu être présents, sachez que le site Parleys a été totalement refondu en HTML5 (et vaut sacrément le détour) et que l’ensemble des sessions filmées à ce Devoxx France seront en accès gratuit, comme nous l’a annoncé Stephan Janssen, père de Devoxx, lors de sa keynote.
Un grand merci à l’équipe d’organisation de Devoxx et à l’année prochaine !
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